"via crucis" - Octobre 2014 -
dans la nef de
l'Abbatiale
de
Marcillac Lanville
L'exposition "enlumimurs" d'aout 2013 à Marcillac Lanville
suivie par les sites de Lorient, Brest, La Rochelle
"Via Crucis"
Notre nouveau projet "via crucis" (chemin de croix) est en quelque sorte une déclinaison de notre précédente installation "enlumimurs".
En effet, c'est en ouvrant la porte "passion", le tableau le plus plébiscité "d'enlumimurs" lors de l'exposition d'août 2013 à l’abbatiale de Marcillac-Lanville, où s'écrivait déjà en filigrane la passion du Christ, que nous avons eu l'intuition d'oser illustrer un chemin de croix, à l'instar de bien des artistes (Giandomenico Tiepolo, Johann Friedrich Overbeck, Franz Liszt, Gustave Moreau, Maurice Denis, Henri Matisse, etc.), suivant notre concept d’une peinture d'abstraction lyrique associée à une expression contemporaine de la poésie médiévale.
Ensuite, c'est à partir de l’exploration du travail préliminaire de Gilbert créant des négatifs numérisés de fusains sur papier que s’est imposé à nous l’image du saint suaire en même temps que la technique de l’iconographe peignant toujours du plus sombre au plus clair, de l’obscurité vers la lumière. Le choix a donc été fait de créer une œuvre de 15 cartons d’acrylique (blanc sur noir) accompagnés chacun de la strophe d’un long poème évoquant les différentes stations du chemin de croix traditionnel.
Cette fois l’installation est construite autour d’un mode de représentation picturale très en vogue au 15ème siècle notamment chez les primitifs flamands (Jan van Eyck, Rogier van der Weden, Hans Memling ou Jérôme Bosch) : Le triptyque.
L’ensemble de l’œuvre est donc formé de reproductions sur bâche, des cartons originaux associés aux strophes en 5 triptyques regroupant chacun trois stations par thème :
- les 3 vêtements du Christ (le manteau st 1, la tunique st 10, le linceul st 13),
- les 3 porteurs de croix (le Christ st 2, Simon de Cyrène st 5, le bon larron st 12),
- les 3 chutes ( 1ère st 3, 2ème st 7, 3ème st 9),
- les 3 rencontres de femmes (sa mère st 4, sainte Véronique st 6, les femmes de Jérusalem st 8),
- 3 des matières en contact avec le corps du Christ (le fer des 3 clous st 11, l’huile des aromates st 14, le tissu des bandelettes st 15).
Le format des bâches (160x70cm) s’inspire dans ces proportions de celui communément utilisé dans l’ukiyo-e (estampe japonaise). Le caractère vertical de ce format nous a paru le plus adapté à rendre la verticalité des croix latines du calvaire.
La peinture de Gilbert quant à elle, reste marquée à la fois par la spiritualité et la gestuelle chères à des artistes comme Hans Hartung (1904-1989) ou Jean Degottex (1918-1988). De son côté la poésie de Jean-Luc continue de chercher sa forme dans le terreau médiéval en empruntant cette fois les tercets du « stabat mater » de Jacopone da Todi (1236-1306), la « terza rima » de la divine comédie de Dante (1265-1321) et le pentasyllabe d’un rondeau de Jean Meschinot (1420-1490).
Jean Luc AOTRET
Les rencontres de femmes :
Les vêtements :
Les porteurs de croix :
Les matières en contact avec le corps du Christ :
Les chutes :